Marathon de Valence

Un soleil éclatant, Une pluie de records,

 

Depuis décembre 2018 certains membres du club avaient choisi la destination de Valence comme le prochain marathon. Beaucoup seront intéressés mais nombre seront surpris par la rapidité avec laquelle les dossards se sont vendus. Nous serons donc 11 coureurs à partager l’aventure.

Nous tentons de regrouper géographiquement nos lieux de villégiature au sein de la ville pour pouvoir nous retrouver facilement et rapidement. Avant le weekend nous pensons aux derniers détails. Le fameux « Kloug » dont la recette unique est secrètement gardée par Vincent, nous envisageons une pasta party pour le samedi soir, et surtout un apéritif « vin blanc » pour le dimanche soir, car comme le dit si bien Isabelle « un verre de blanc est le meilleur des médicaments ».

Les départs sont essentiellement le vendredi, et les arrivées plus ou moins tardives font que le repas du soir ne sera pas en commun. Ce sera féculents quoiqu’il arrive.

Le samedi, retrait des dossards et l’organisation a prévu une paella party pour les marathoniens. Il fait un temps exceptionnel. Aucun nuage, un thermomètre qui affiche 22/23°, nous sommes revenus aux belles journées de la fin septembre. Nous voilà à la cité des Arts et des Sciences. L’ambiance est indéniablement là, des sonorisations très fortes, beaucoup de monde et de nombreuses nationalités. Le salon du running est assez grand et très animé. Nous découvrons les nouveautés et autres gadgets en tous genres. Enfin nous regardons la ligne droite d’arrivée qui est incroyable. Elle est installée sur un bassin d’eau et avec le soleil elle est d’autant plus superbe.

Nous sommes déjà à l’heure espagnole puisque nous mangeons vers les 14H. Suite à ça, ce sera repos avant notre « pasta party ». Je vous épargne les discussions, mais en gros, retenez ce mot : marathon. Céline aura un petit mot pour Marie-Hélène. Juste avant de nous quitter nous nous souhaitons un bon marathon. La foule, le stress du moment, les SAS différents, nous savons qu’il sera impossible de nous réunir avant le départ.

Dimanche matin, nous y voilà. Le lever est toujours tôt (5H45 pour ma part) afin de manger le gâteau « marathon », prendre le temps de beaucoup boire, de se préparer tranquillement et ne rien oublier. Mon premier réflexe est de regarder le ciel. Légèrement nuageux la journée semble se dessiner à merveille. Nous sortons à 7H30, le ciel se dégage, la température est déjà à 16° Très vite nous suivons et sommes suivis de coureurs. Nous ne sommes qu’à un kilomètre du départ et l’effervescence est palpable. La consigne, le SAS puis une attente assez faible finalement, nous avons bien gérée l’avant course.

Beaucoup d’Espagnols sont aux fenêtres, la ville semble vraiment heureuse d’accueillir un tel évènement et nous le ressentons. Tout Valence est agréable, aucun signe d’énervement, aucune tension ne transparaît, comme si toute la population semblait partager les instants que nous allons vivre.

Nous voyons les élites partir, nous savons que c’est l’heure. Nous tapons nos mains pour nous encourager et maintenant, il n’y a plus qu’à … faire un marathon.

Le temps est beau, l’ambiance est belle, les avenues larges, les préparations bien effectuées, que risquons nous ? pendant 42,195 kms chacun son rythme, ses objectifs. Des gens courent pieds nus, les avenues sont bordées d’orangers et en cette saison ils sont remplis de fruits. Des orchestres, des DJ, et tout le long du parcours des spectateurs. Le cri que nous entendrons tous c’est ANIMO ! c’est l’encouragement espagnol.

Si la première partie est la moins peuplée, le second marathon est par contre très garni. La foule est dense et densifie aussi le cordon de coureurs. A mon niveau cela crée des ralentissements et des écarts de trajectoires. Le centre historique est un cri d’encouragement généralisé. Quel beau public.

Personnellement, je fais un premier semi assez raisonnable (1H52) et je gère au mieux mon effort. Philippe (qui s’il ne l’avoue pas, serre les dents avec une côte fêlée) et Fabien (qui fait son 1er marathon) avec qui je partageais le SAS sont à proximité. Mais nous nous concentrons sur nous-même. Vers le 10ème kilomètre je rejoins Céline. Elle aussi me paraît prudente et garde un tempo très régulier. On échange un regard juste pour se signifier quelques encouragements. Ayant une allure légèrement supérieure je me détache et surtout je me replonge dans ma gestion. Je regarde ma montre toutes les 2/3 minutes environ pour savoir si je suis régulier. Au 15, je rattrape les meneurs d’allure du 3H45. C’est encourageant mais ça bouchonne puisqu’un groupe assez conséquent s’est calé derrière. Je m’emploie à les doubler pour rester dans ma propre allure. Au 22ème je vois Laurent, mais nous restons focalisés sur notre avancée. Au 24ème kilomètre, les meneurs d’allure du 3H45 me doublent. Le coup au moral est terrible tant ils sont rapides. Pendant 4 à 5 minutes mon cerveau est en ébullition. Mon ressenti est bon, mes temps de passage conformes et mon allure instantanée est calée depuis quelques kilomètres sur l’objectif. Aussi, je me fais confiance, je laisse ces messieurs à leur allure et je poursuis mon bonhomme de chemin. C’est au 28/29 que je les doublerais à nouveau, fier de m’être écouté, d’avoir su rester lucide. Je ne le reverrais plus mais surtout je ne me retournerais jamais pour éviter de me démoraliser s’ils venaient à revenir.

Je connais la ville. J’appréhende le 30-39. De larges avenues possiblement ventées, et surtout très longues ce qui peut me démotiver. C’est là que le mantra a son importance et mes yeux restent fixés sur la ligne bleue. Au 33, l’organisation symbolise le fameux mur. Si je comprends qu’il faille animer le parcours, je ne suis pas un adepte de ça. L’avenue me semble longue, un ravito me permet de casser la monotonie. Je marcherai une vingtaine de secondes, seul réel « arrêt » du parcours que j’aurai couru à 100% par ailleurs. Parfois je cherche l’ombre. Le 39ème, les Arènes. 3 kilomètres encore. Là tout est joué et je ne cherche plus à savoir quel sera mon temps, je n’ai ni la force, ni l’envie. Mon rythme, rien que mon rythme. Une mécanique s’est emparée de mes jambes et je reste là-dessus. J’avance, je m’efforce de m’isoler. Et c’est impossible. Les Espagnols quand ils font du bruit, ils ne font pas semblant. Je dirais que c’est merveilleux, mais moi, à ce moment précis, je voudrais avoir le silence, entendre la mer et les mouettes. Les deux derniers kilomètres longent la Turia, c’est dense du fait que nous n’avons que la moitié de l’avenue et que les spectateurs sont très nombreux. Je réalise à l’inverse de Florence que c’est moi qui double, je me dis qu’il faut tenir, ne pas lâcher. Je pense à ces séances difficiles qui préparent à ça. L’entrée de la cité des Arts, 800 mètres … dont 500/600 en ligne droite. Elle me paraît interminable. Je sais qu’il me faut sprinter, accélérer, arracher la gomme de mes chaussures … on verra ça une prochaine fois ! Je regarde la ligne droite qui est toute aussi belle que la veille mais je n’en profite pas vraiment. Le gros chrono final indique 3H56, je cherche la ligne d’arrivée … elle est passée, c’est fini !

La médaille, le sac, l’eau, les oranges, les bananes … je cherche un peu de soleil pour m’asseoir, récupérer un peu et voir si je trouve les RSAthlètes. J’échange avec un néerlandais sur la façon dont il a apprécié le marathon, lui aussi est enchanté. Direction la consigne car même s’il fait 22 degrès j’ai envie de me mettre au sec et de me réchauffer un peu. Philippe et Fabien sont arrivés mais nous ne nous verrons qu’au point de rendez-vous. Céline sera aussi là. Fatigués mais heureux et surtout heureux de nos performances respectives.

Et c’est là que nous verrons que les records sont tombés :

  • Els, record personnel en 3H09. Elle nous étonnera toujours par ses performances et sa hargne à se dépasser.
  • Céline, record personnel en 3H51. Pour avoir partagé une bonne partie de la préparation avec elle, je dirais que c’est mérité, et qu’elle a confirmé avec brio.
  • Nathalie, un marathon de plus. Elle qui chaque fois nous dit que c’est le dernier, et qui chaque fois nous accompagne (pour notre grand plaisir) et fait toujours un temps identique. Quelle régularité !
  • Laurent, 26ème marathon fait. Probablement le recordman du club. Sub 4 également. Gêné au pied il devra s’adapter aux conditions.
  • Fabien, une première en marathon, et immédiatement sous les 4H. Chapeau !
  • Eric, record personnel en 3H40.
  • Tous finishers !

Le soir ce sera donc l’apéro. Vins blancs ! Les sourires sont sur tous les visages. Isabelle nous fera part de son 10 kms, parfaitement pensé pour voir ce qu’il y a de plus beau dans la ville. Céline est un peu éteinte, sa performance l’a un peu émoussée. Personnellement je suis cuit ! 20H30 direction le restaurant. Là-bas nous vivrons un moment unique avec des marathoniens italiens. L’un d’entre eux nous chantera La Marseillaise ! Son groupe ensuite entonnera l’hymne national italien, et nous nous quitterons là-dessus. Hors fatigue en aurait-il été autrement ? Paella, desserts et retour dans nos chambrées. Avant de m’endormir je regarde les Whatsapp et j’en profite pour remercier tous ceux qui nous ont suivi, encouragé. J’ai déjà bien hâte de retrouver tout le groupe Hors Stade à l’apéro en l’honneur du retour d’Hervé.

Je m’autorise à écrire une dernière chose pour mes compagnons de route, et je ne pense pas trahir leurs pensées, mais nous avons vécu un superbe marathon. Une belle destination, une organisation impeccable, un temps exceptionnel, un groupe de RSAthlètes tous plus sympathiques les uns que les autres, pouvait-il en être autrement ?

Maintenant nous passons la main au Marathon de Paris pour le 5 avril 2020. Si Schneider se montre généreux, il se pourrait que certains rejoignent l’aventure. A vous Cognac Jay !

Eric

Juste un mot pour remercier Chris d’avoir supervisé et apporté son expérience à l’élaboration du plan d’entrainement de certains  RSAthlètes!!!

RSA

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