100km de Passatore

« Avant toute chose il semble souhaitable de rappeler que 5 centbornards sont déjà présents au club dans la section Trail. Trouver les noms peut être un exercice amusant*.

Notre aventure a commencé en 2019 puisque les inscriptions se sont faites cette année là, avant la grande et désormais fameuse période Covid. 

Annulée par deux fois (2020 & 2021), 2022 sera celle de la reprise de la course et donc l’année où nous verrons enfin la fin de notre attente.

La préparation devant durer 18 semaines (8 de générale et 10 de spécifique) nous l’écourterons de 4 semaines afin qu’elle ne soit pas trop pesante. Celle-ci est éprouvante. Les volumes sont conséquents au final et semaines après semaines la fatigue s’installe. Ce choix intervient aussi après l’expérience de la préparation au cours l’année précédente. 

Une préparation et un marathon plus tard, vient le jour du départ. Vincent, notre sage, préconise une arrivée hâtive, à l’avant-veille de la course afin de laisser reposer nos guiboles. Ainsi le jeudi nous ferons la majeure partie du voyage avec un reliquat le vendredi matin. Les voitures sont joufflues.

Dès l’arrivée sur Faenza (11H30) nous récupérons nos dossards, ce qui représente notre premier contact avec la réalité à venir. Une belle cour intérieure, des verbes hauts, nous sommes bien en Italie. Un organisateur parle bien français et nous donne l’ensemble des derniers détails.

Nos 3 accompagnatrices vivent cela apparemment avec la même intensité. Elles ont hâte d’en découdre et de partager l’aventure commune. Ce même vendredi sera calme, repas léger à midi en terrasse, sieste et un restaurant en soirée. Nous voilà prêt pour une nuit où certains auront plus de mal à s’endormir. 

Samedi 8H00 c’est le bus pour descendre à Florence, lieu du départ. 10H30 nous sommes sur place. Commence l’agitation d’avant-course. Nous récupérons les vélos, avec le manège des sacoches, l’organisation de ces dernières et des derniers ajustements. Un dernier plat de pâtes en terrasse, quelques photos qui nous permettront de faire le comparatif avant/après et enfin nous arrivons sur la place du Duomo. 

C’est bruyant, peuplé et l’heure du départ est imminente. 15H00, premier coup de fusil pour les élites puis un second pour les autres participants.

La température est très chaude (environ 30°C), l’organisation recommande de ne pas oublier de s’hydrater, mais la sortie de la ville se fait parfois en marchant dûs à des goulots d’étranglement. C’est aussi la mise en place de notre organisation avec nos wonder-cyclistes qui entament, elles aussi, une difficile aventure puisque le poids des sacoches et le dénivelé à venir sont à prendre en considération.

Très vite chacun prend son rythme et avance à son pas, Vincent file comme le vent, Fabien, Philippe et Eric restent un peu plus loin. 

Les filles (les wonder-cyclistes) jonglent avec les écarts et nous fixent des points de Rendez-vous. Ce sont aussi les points de passage d’informations. Après 30 kilomètres nous anticipons que nous allons entamer une montée de 17 kms dont quelques petits raidillons. Coureurs et cyclistes savont que c’est un moment à affronter. Chacun ira à son allure.

Marcher ou courir ? la vraie réponse est d’atteindre au plus vite et au mieux le col (48ème). Les pentes les plus dures sont sur la fin, mais c’est aussi le moment où le bruit festif de ce passage se fait entendre. Nous y arrivons de nuit. De nombreux coureurs se changent ou se couvrent, le ravito est très fourni, il a un petit goût de première victoire. On dit que certains pour fêter l’évènement auraient fait un bisou à la wonder-cycliste. Cette bataille est finie, reste à aller gagner le défi complet. 

De grandes descentes entament la seconde partie . Ne pas s’enflammer et brûler les cuisses. La nuit est un peu venteuse et assez fraîche finalement. Les frontales forment un défilé rouge qui s’étire vers la vallée. Le temps de passage au 52ème fait prendre conscience que la moitié est belle est bien passée. Courir, se ménager, ne pas faire attention aux autres. S’arrêter à tous les ravitos est une stratégie finalement assez partagée. Cela marque une petite étape de franchie, ça aide à la récupération puis c’est le moment de boire. Notre dormeur aura réussi l’exploit en pleine course de s’assoupir quelques instants, il est incorrigible. Quelques points de passage chronométrés rythment aussi nos avancées.

Le temps file vite, les kilomètres moins mais l’esprit reste focalisé sur l’arrivée. Plus nous avançons, plus le redémarrage des ravitos est compliqué, aussi c’est le moment de faire marcher la motivation, la détermination, mettre son esprit en mode automatique.

Philippe et Fabien se lanceront le défi de passer sous les 15 heures (85ème km). Vincent gardera cette capacité, que nous lui connaissons, de ne jamais douter pendant la course. 

Nous traversons quelques villages joliment éclairés, les foules du départ sont endormies et tout paraît un peu figé. Restent nos volontés c’est à dire voir le panneau Faenza , les 3 derniers kilomètres et l’arrivée. Tout cela se fera au petit matin (Vincent sera sous l’arche final dans la nuit). Fabien et Philippe gagneront leur pari et seront sous la barre des 15 heures. La petite histoire raconte que les accompagnatrices ont joué un rôle déterminant pour motiver les troupes.

La suite ? DODO !!!

Comme d’habitude, le restaurant d’après course, les anecdotes et une ultime nuit dans le joli village de Faenza.

Ce fut long, ardu mais la joie intérieure de l’avoir fait est grande.

Nous comptons maintenant 9 centbornards au club et 2 sont sur le point de le devenir très prochainement. 

Merci au RSA pour tous les encouragements et les messages de soutien.

À bientôt. »

Eric

*Véro S. Jean Michel, Julien, Bruno A. et Augustin

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