Forte de sept victoires (Vicaut, Soumaré, Robert-Michon, Anne, Billaud, Kowal et Lavillenie), l’équipe de France d’athlétisme a conquis son premier podium continental par équipes. De bon augure avant l’Euro de Zurich au mois d’août.
Le relais tricolore a permis à la France de finir sur le podium des Championnats d’Europe par équipes. (L’Equipe)
«On a maintenu le suspense jusqu’au bout, s’amusait le président de la Fédération française, Bernard Amsalem, après que les relayeurs du 4x400m eurent doublé les Polonais dans la dernière ligne droite pour les éjecter du podium in extremis. Sept victoires et cinq deuxièmes places, ce n’est pas mal. Il faut retenir que ce podium est historique. Dans la perspective des Championnats d’Europe à Zurich, très franchement, on peut espérer faire encore mieux qu’à Barcelone il y a quatre ans (18 médailles, un record).»
Les leaders ont répondu présent
Très loin derrière les ogres allemands, vainqueurs chez eux, et la toujours puissante Russie, la France doit son rang à ses leaders. A commencer par
Renaud Lavillenie, qui s’est imposé à la perche dans les bourrasques de vent avec son seul saut à 5,62m (trois échecs à 5,72m) : «
C’était juste horrible, impossible de sauter, ultra dangereux…» Aussi grâce à
Yoann Kowal, facile vainqueur du steeple en l’absence de Mahiedine Mekhissi, ce qui laisse entrevoir un doublé à Zurich. Mais surtout
Cindy Billaud, créditée de la meilleure performance bleue du jour en 12 »66 sur 100m haies, à seulement un dixième du record de France de Monique Ewanje-Epée. Elle sera bien la grande favorite de l’Euro.
D’autres prétendants à l’or continental, en revanche, ont calé. Pierre-Ambroise Bosse, qui a fait le yoyo toute la course à l’extérieur, n’a terminé que 4e du 800m. «
J’ai voulu jouer avec (le Polonais) Kszczot et j’ai perdu», disait-il. Pascal Martinot-Lagarde, le hurdleur le plus rapide de la planète cet été (13 »12),
victime de son déchet technique et troisième ici derrière ses deux principaux rivaux européens, le champion d’Europe russe Shubenkov (13 »20, à son meilleur de l’été) et le Britannique Sharman (13 »21, record personnel). Et puis l’Allemande Mihambo (6,90m) a démontré à la championne du monde indoor de la longueur Eloyse Lesueur (2e avec 6,87m trop ventés, +2,3m/s) qu’elle devait compter avec une nouvelle adversaire. «
Je ne la découvre pas, je la surveillais. Maintenant ce sera à elle de me surveiller. Car je sais que j’ai encore beaucoup de travail, pour mettre de la fréquence sur mes derniers appuis au lieu de me tasser. Pas d’inquiétude, l’Euro n’est que dans deux mois.»
«Je me dis qu’on a une belle équipe et des athlètes sans complexes» (Ghani Yalouz)La France peut savourer cette première à Brunswick. «
Je me dis qu’on a une belle équipe et des athlètes sans complexes, salue le DTN Ghani Yalouz.
Mais j’ai d’abord une pensée pour les blessés et les absents. Je rêve d’une équipe un jour au complet, on pourrait aller encore plus haut.» Il ne faudrait surtout pas oublier que tout cela est bien fragile. La Grande-Bretagne, déjà tournée vers les Jeux du Commonwealth à Glasgow dans un mois, avait envoyé une équipe bis. Et l’avenir immédiat des Bleus repose plus que jamais sur des individualités. Or Lavillenie s’est donné une petite entorse a priori sans gravité. Vicaut et Soumaré, lauréats des 100m, passeront eux des examens ce lundi à Paris pour connaître la gravité de
leurs blessures aux ischio-jambiers… Bref, en athlétisme, rien n’est jamais acquis.
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